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03 Avr

le baci de philéas

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Le BACI, ou soukhouan, est une cérémonie populaire laotienne de rappel des âmes, pratiquée par les laotiens dans toutes les circonstances importantes de la vie quotidienne : mariages, obsèques, naissance, départ ou retour d’un voyage, maladie, commémoration de l’anniversaire d’un ancêtre, etc. Elle est destinée à attirer des influences bénéfiques sur ses destinataires en faisant revenir vers eux l’une ou plusieurs des 32 âmes (khouan) que possède chaque être humain selon la conception traditionnelle lao.
La cérémonie se déroule autour d’un phakhouan, un plateau, souvent en argent ou en métal argenté, chargé de coupes et de cornets en feuilles de bananiers, sur lesquels sont piquées des fleurs (habituellement blanches et orange, couleurs du bouddhisme). Des baguettes de bambou sont chargées de fils de cotons blancs. Tout autour se trouvent des offrandes, billets de banque, œufs durs, agrumes, riz gluant, gâteaux, bougies, etc., apportées par les organisateurs ou les invités. La nourriture est destinée aux âmes (khouan) qui seront rappelées.
L’officiant (ou mophone) est ordinairement un laïc, un ancien versé dans la tradition, porteur d’une simple écharpe en coton à carreaux. Il s’adresse d’abord aux divinités, puis aux âmes, qu’il rappelle vers la personne honorée avant de proférer des souhaits à son égard. Celle-ci touche le phakhouan d’une main, l’autre étant relevée en signe de respect. Les assistants soutiennent le coude levé et se touchent les uns les autres pour participer à ce moment solennel.

« Je me sens bien car lorsqu’on attache le coton autour de mon poignet, durant toute la cérémonie on me souhaite une bonne vie et on prononce de très belles paroles. Parfois, on me dit des choses très personnelles. Cela me fait du bien. »

Le mophone noue alors le premier fil de coton autour du poignet de la personne honorée. Les assistants le font à leur tour, et lorsqu’il s’agit d’un mariage, les poignets des nouveaux époux peuvent finir chargés de dizaines de fils de cotons matérialisant les souhaits des invités, sur plusieurs centimètres. Ces fils ne doivent pas être coupés, sous peine de perdre tout le bénéfice de la cérémonie. Selon la croyance, il faut attendre au moins trois jours avant d’enlever les fils. En tout état de cause, le baci sert à adresser des vœux de bonne santé, de prospérité, d’amour et de réussite professionnelle. A la cérémonie succède un long moment de convivialité où l’on mange, on danse et on s’amuse, au son d’un orchestre dont la musique anime les environs aussi longtemps que dure la fête.

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